PAUL BAZELAIRE, ein bedeutender Pädagoge

Im Jahre 1918 wird er zum Musiklehrer  der nationalen Pariser Musikhochschule ernannt. Er war 32 Jahre alt.
Er erweist sich als bedeutender Lehrer und er lehrt mit Begeisterung das Cellospielen und die Zahl seiner Schüler nimmt immer zu.

Lesen Sie bitte das Zeugnis von HUNT, Musikklehrerin an der Musikhochschule von Melburn.

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Einer der beliebtesten Gegenstände von 
Paul BAZELAIRE

 

Auf dem unteren Foto: Paul BAZELAIRE und seine Celloschule im Saal Gaveau.
Ecole de Paul BAZELAIRE salle GAVEAU

( Wenn Sie sich auf dem Foto erkennen oder wenn Sie einen Verwandten auf diesem Foto im Saal  GAVEAU erkennen, schicken Sie Ihre vollständige Anschrift an  PAUL.BAZELAIRE@wanadoo.fr und geben Sie  an,   wo Sie auf dem Foto sind. Wir werden dann Kontakt mit Ihnen aufnehmen,  um mit  Ihren über Ihren ehemaligen Lehrer zu sprechen...)

Von 1926 bis zum Jahre  1956 ist ungefähr jeder zweite Schüler, der den den ersten Preis im Pariser Konservatorium erhält, ein Schüler von Paul BAZELAIRE gewesen..
Paul BAZELAIRE
-  modernisiert und notiert die Technik seines Instruments.
- gründet 1948 eine pädagogische Klasse im Konservatorium,
- schreibt mehrere Werke über die Beziehung  zwischen Technik und Interpretation.

- gibt der französischen modernen Celloschule einen solchen Impuls, dass sie ihm verdankt,  Schüler ausgebildet zu haben, die in der ganzen Welt und besonders in Amerika, England, Brasilien, Japan, Holland, Italien, Finnland, Belgien, Algerien, Griechenland, in der Schweiz, in Polen, Rumänien, Norwegen, Marokko und Australien, die
als Cellospieler tätig sind: man kann  Pierre FOURNIER, Bernard MICHELIN, Reine FLACHOT, Guy FALLOT, Roger  ALBIN, Geneviève MARTINET und viele andere zitieren. Alle sind bedeutende Virtuosen, deren Ruhm auf  ihren geistigen Vater zurückfällt.

 

Wenn Sie bemerken, dass uns etwas verlorengegangen ist, machen Sie uns bitte darauf aufmerksam. Den Schülern von Paul BAZELAIRE ist nämlich eine Seite auf dieser Webseite gewidmet:
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Die SCHÜLER von BAZELAIRE

 

 


Caricature du Maître réalisée par l'altiste Pierre PASQUIER

 

Témoignage de Marianne HUNT
Texte envoyé personnellement par Marianne HUNT, en résidence à MELBOURNE ( Australie )

Extrait de "Music and the teacher" Mars 1976

"Mes souvenirs d'un professeur de violoncelle exceptionnel - Paul BAZELAIRE- Professeur au Conservatoire de musique de PARIS" 

par Marianne HUNT, Professeur Principal à MELBOURNE et Examinatrice.

C'est en octobre 1949 que j'ai rencontré pour la première fois Paul BAZELAIRE. J'avais une lettre de recommandation de Henri TOUZEAU mon professeur au Conservatoire de l'Université de MELBOURNE . Une rencontre a été organisée à la fin d'un cours de violoncelle dans la salle FRANCHOMME du conservatoire, rue de MADRID.

Pendant que j'attendais à l'extérieur, j'ai entendu une brillante audition d'un concerto pour violoncelle de DAVIDOFF. Une jeune femme que j'allais bientôt connaître sous le nom d'Anne Marie MANCHON a surgi. Elle avait environ 20 ans et était élève de BAZELAIRE depuis 10 ans. Comme beaucoup de ses contemporains, étudiants en musique, son éducation classique avait été courte et le violoncelle était devenu sa passion dévorante depuis de nombreuses années déjà.

Paul BAZELAIRE, âgé de 60 ans déjà, était un homme grand, svelte, distingué, élégamment vêtu et portant le ruban rouge de la Légion d'Honneur. Il m'accueillit en tant qu'élève privée et membre de ses cours de formation, d'une manière courtoise, amicale et charmeuse. Les premières impressions que j'ai eu de lui n'ont pas changé. J'ai ressenti la noblesse, l'intégrité, et la compétence d'un musicien exceptionnel.

Ayant joué pour lui, je reçus une lettre quelques jours plus tard avec ses conseils:
"- agrandir le jeu
- assouplir l'enchaînement au talon ( souplesse des doigts ) et l'enchaînement de pointe ( souplesse de l'avant-bras) Gammes N°5 et 6.
- perfectionner et serrer le trille
- consolider certains muscles de la main gauche . Ne pas fermer la main sous le pouce aux positions supérieures.
- explorer le domaine expressif dans la main gauche en appuyant sur la corde dans le gras la 1ère phalange.
- Intensifier le travail de justesse analysée ( Gammes N°41, 42 et 45 )
- Penser à la variété du discours musical et travaillez avec soin toutes les accentuations ( Gammes N°28 à 40 )
- S'assurer de la rapidité des réflexes ( Gammes N°15 et 17 )
- Jouez "naturel"
- Voir "large"
1) Gammes N°5-6-15-17-28 à 40-41,42-45
2) Prélude de la 4ème suite de Bach ( éd. ESCHIG)
3) Toccata de la Frescobaldi
4) Recopier sur un carnet toute cette page."

Ces gammes auxquelles il fait référence se trouvaient  dans le premier volume de 
" La Technique du Violoncelle" de Paul BAZELAIRE chez LEDUC.

De nombreuses heures de travail quotidiennes étaient nécessaires pour être à la hauteur du vaste programme de nouvelles oeuvres et de la révision de celles que j'avais étudiées. Heureusement j'habitais dans l'appartement d'un professeur de piano, une ancienne élève de Yvonne LEFEBVRE et Nadia BOULANGER. Mon seul souci était lié aux voisins du dessous. Il y eut beaucoup de fois où je répétais PP avec la sourdine et une serviette enroulée autour du violoncelle.
Le soir, il y avait des concerts donnés par des grands musiciens de cette époque comme CORTOT, René BENEDETTI, MARÉCHAL, Marcel DUPRE,  ENESCO, SUSAN, METCALFE-CASALS, Kirsten FLAGSTAD, Kathleen FERRIER, Élisabeth SCHUMANN, Pierre BERNAC, Lily LASKINE et beaucoup d'autres excellents artistes de la jeune génération. C'était une joie continuelle que d'explorer PARIS, de l'automne au travers de la glace et la neige d'hiver jusqu'aux  fleurs de châtaigner  du printemps et à l'ombre du feuillage d'été... un pique-nique dans la forêt de FONTAINEBLEAU au temps du muguet  et une visite dans le parc du château de VERSAILLES faisaient parties de mes sorties préférées.

Les élèves de Paul BAZELAIRE DU Conservatoire, aussi bien que de nombreux élèves privés assistaient  au cours de pédagogie. Un grand nombre de problèmes techniques et musicaux y étaient discutés et mis en pratique et le fruit de ces délibérations furent consignées dans son livre de pédagogie ( Durand 1952). Son analyse des 16 principaux coups d'archets et accentuations est particulièrement intéressante:
Souplesse avec 
l'enchaîné, le frotté vertical, le lié, le sautillé, le détaché, l'accent filé;
Contraction avec
le détaché, le sautillé contracté, le staccato, le mordant volant;
Contraction ou souplesse avec
le staccato volant
Mixtes avec
le frotté horizontal, la sous-liaison, le mordant, les lourés, l'accent enchaîné.

Ces coups d'archets sont illustrés dans "Gammes et arpèges" Volume 1 de la "technique du Violoncelle". J'ai connu des violonistes qui pratiquaient ces coups d'archet afin d'améliorer leur technique. Bien que ces coups d'archets soient difficiles a maîtriser pour le jeune élève, ils lui donnent un but et élargissent son horizon.

Les cours étaient amicaux et sans cérémonie. En entrant on serrait la main de Paul BAZELAIRE puis celle de tous les autres élèves? les accompagnement étaient joués par le Maître ou par son assistante Madame PANISSET-DUFRIEN, Parfois, il arrivait qu'un ancien élève distingué vienne donner une première d'une nouvelle oeuvre. BAZELAIRE était un champion de la musique contemporaine et il nous encourageait à apprendre  des oeuvres fraîchement écrites des compositeurs contemporains en particulier des Français. Plus on demandait aux violoncellistes de technique et de sensibilité, plus BAZELAIRE montrait ce chemin avec ses analyses pointues et ses interprétations subtiles. Comme il aurait aimé se frotter aux difficultés d'un concerto de JOLIVET ou de celui de LUTOSLAWSKI ! 
Une fois , nous sommes allés chez le luthier SARTORY, rue de ROME, écouter un exposé éclairé sur la formation d'un violoncelle. Une autre fois un cours eut lieu au Conservatoire des Arts et Métiers sur la composante physique du son. Un docteur vint pour nous expliquer l'anatomie des épaules, des bras et des mains. Au bout de trois heures, mes élèves étrangers au café près de la Gare St LAZARE ayant mal à la tête  après avoir suivi le débit rapide de français.

Parmi les nombreuses blagues d 'étudiants, je me souviens de la disparition d'un jeune homme de la salle FRANCHOMME, alors qu'il était le prochain à jouer.....On finit par le retrouver sur l'étroit rebord  de la fenêtre, très haut au dessus de la rue et on le tira ç=à l'intérieur avec un mélange de sévérité et d'humour.
Un autre hongrois, moustachu et soigné de sa personne embrassait son archet avant chaque représentation.

BAZELAIRE présentait les étudiants étrangers aux Français et de nombreuses amitiés solides furent ainsi formées. Très vite, je suis devenue membre de sa formation de violoncelles et j'ai eu de nombreuses occasions de jouer dans de petits ensembles et avec d'autres musiciens.

Les cours privés avaient lieu au 181, rue de La Pompe au 5ème étage. il n'y avait pas d'ascenseur et c'était un grand effort que d'y monter avec un lourd étui de violoncelle. Marguerite, la gouvernante âgée, ouvrait la porte sur un fond sonore de violoncelle et de piano mêlés. Madame Louis BAZELAIRE CLAPISSON était un professeur de piano renommé. Je déballais mon violoncelle  dans la bibliothèque, au côté d'une table couverte d'annonces de concerts à venir. Souvant, un étudiant assis au bureau ( que voici )
à copier les doigtés et les coups d'archet ( le mardi et le samedi étaient réservés à cet effet.

Le salon de musique était vaste ( à peu près douze mètres de long ) et décoré de statues classiques et de chaises dorées. Les étudiants se tenaient assis sur une petite estrade avec BAZELAIRE au piano juste en dessous. Il nous encourageait à utiliser ses violoncelles et on pouvait choisir entre un TESTORE, un GAND, un VUILLAUME et bien d'autres encore. A l'époque des examens il avait l'habitude de dire qu'il n'avait de violoncelle à son nom! 

Combien de leçons merveilleuses j'ai eues dans ce salon! Souvent il disait: "Posez-moi n'importe quelle question, j'y répondrai ! "
Avec un oeil perçant  pour toute erreur d'exécution, il était néanmoins plein d'encouragements, nous poussant à nous surpasser " Allez, allez ! " disait-il, exigeant la perfection.

La leçon se terminait exactement dix minutes après l'heure. "Je regrette" disait il ..et l'étudiant suivant entrait.

Il ne pouvait jamais prédire  avec certitude le potentiel d'un élève. Bien des fois il avait  vu un bon élève prendre son envol et cela de façon soudaine.
BAZELAIRE réservait les matinées pour son propre travail; elles étaient sacro-saintes. Il jouait  toujours une suite de BACH à l'exception du dimanche. Les après-midi étaient pris par ses leçons privées au Conservatoire ou à l'École Supérieure. Le soir il y avait des répétitions, des concerts à donner  ou à écouter, des compositions à terminer ou des collègues à rencontrer. Un de ses grands amis était le violoncelliste russe, Gregor PIATIGORSKY qui créa un prix parmi les élèves de BAZELAIRE. Celui-ci composait surtout de bonne heure, le matin. Malgré ses journées remplies, il trouvait toujours le temps d'aller choisir un instrument ou un archet pour ses étudiants chez des luthiers, de passer à la radio ou de faire la place pour donner un cours à un étudiant  de passage venu quelque part en d'Europe ou d'Amérique du Nord.

Un récital annuel  donné par les étudiants du cours fut mémorable:
une année, BAZELAIRE  choisit des morceaux virtuoses comprenant chaque sorte d'insecte- mites, abeilles, libellules, criquets, papillons, coccinelles etc.

Les concours  les plus importants étaient ceux de l'entrée et de la fin de l'année ( juin) se terminant par ceux du premier prix. A ce sujet, j'écrivis "j'ai entendu dix pauvres petits diables jouer un concerto de ROMBERG horriblement difficile en préparation à l'entrée au Conservatoire. Ils étaient terriblement nerveux, ils ont eu des "trous" et j'en fus très malheureuse. BAZELAIRE ne les encouragea nullement; il s'agissait  assurément d'une lutte âpre dés le départ. Mais ils semblaient néanmoins capables de s"en sortir."

BAZELAIRE accompagnait toujours ses élèves  au concours et était une source d'inspiration, assis droit et déterminé au piano. Enfant il avait été un prodige à la fois du violoncelle et du piano et avait joué à la cour de BERLIN et de ST PETERSBOURG et avait fait des tournées dans toute l'Europe.
Il avait reçu le premier prix de violoncelle à onze ans et ensuite le premier prix pour le contrepoint et la fugue. En 1918, il avait été nommé professeur au Conservatoire.

Parmi sa centaine de compositions, il y avait beaucoup d'œuvres religieuses ( BAZELAIRE était un fervent catholique). "La technique du violoncelle" en quatre volumes comprend des gammes, des arpèges et des exercices d'archet, un exercice quotidien de 8 pages, des études de vélocité et des études transcendantes sur la pratique sur la pratique des doubles cordes. Ces dernières poussaient le problème de la vélocité et des doubles cordes à leur extrême. Son édition des suites de BACH est le fruit de plusieurs années de réflexion et d'expérimentation. Ses transcriptions sont nombreuses et en comprennent soixante trois dans la série " Les Classiques du Violoncelle". La "Suite Française" , la "Suite Italienne" qui comprend la Toccata éblouissante intitulée " Hommage à SCARLATTI", sont parmi ses compositions pour violoncelle les plus connues.

En 1958, l'année de sa mort, il travaillait à des arrangements pour deux violoncelles et harpe pour un trio se composant de sa seconde femme, Monique VIAUDEZ et des ses deux sœurs. Un soir, alors qu'il s'habillait avant de donner un concert, il se trouva mal et s'est éteint.

Marianne HUNT.  Professeur Principal à MELBOURNE et Examinatrice. Mars 1976